A bas le mythe de la vocation. De son temps, t’étais bon, t’allais en classe supérieure, si possible en C.(actuellement S.). Il a atterri en sciences économiques. Un jour, un déclic : il sera journaliste. Pourquoi ?
- C’est utile : sans information de qualité, pas de citoyens aptes aux élections.
- On ne s’ennuie pas une minute : les journées se suivent mais ne se ressemblent pas.
- C’est un métier intellectuel et engagé, on crée, et on recrée le monde.
- On prend son pied … en écrivant. Mais chut !C’est tabou.
- Qui, que, quoi, où, comment, pourquoi ? Toutes les questions qu’un enfant bien élevé ne pose pas ; le journaliste peut le faire. Car dans le monde de l’information, la curiosité n’est pas un vilain défaut.
Quand même, Eric, le journalisme n’est pas un jeu d’enfant…
- C’est vrai. Un journal est trop dépendant de son propriétaire.
- Parfois, c’est le rédacteur en chef caractériel qu’il faut se coltiner. Heureusement, le métier bouge. Et peut-être que son patron à lui ne le supportera plus non plus…
- C’est frustrant car on accumule un savoir et on ne peut en diffuser qu’un tout petit bout.
- La société aime se contempler dans le miroir des médias. Parfois, elle le brise. Et oui, c’est dur d’entendre que Blanche-Neige est plus belle et plus pure. Alors, la violence à l’école, le trou de la sécu et de la couche d’ozone, la belle-mère infecte ; c’est la faute au méchant journaliste.
- Le personnel est compressé, le journaliste pressé. On rencontre les gens … par téléphone. Pratique, pour déchiffrer entre les lignes des rides d’expression ! Pire, on interroge des auteurs sur les livres qu’on pas eu le temps de lire.
- De son temps, on avait un C.D.I., même sans diplôme. Maintenant, avec l’E.S.J. , on peut espérer un C.D.D. A l’E.S.J., on évite l’élitisme. On essaie d’abaisser le niveau d’études pour entrer à l’école. Celui qui n’a pas les moyens de se payer de longues études doit pouvoir devenir journaliste. Car c’est ça aussi la démocratie : permettre aux couches sociales défavorisées de fabriquer l’information.
En bref, c’est quoi le journalisme ?
- Identifier un sujet.
- Trouver un angle.
- Penser à ses interlocuteurs.
- Raconter une histoire.
Au fait, cet homme jovial n’est pas que journaliste. Chez lui, ce sont les années qui se suivent et ne se ressemblent pas. D’abord, il a été journaliste sportif à l’Equipe. Non mesdames, ce n’est pas un papier pour mecs qui font semblant de lire entre deux canettes. Car on y décrit le rôle social du sport. La grande Françoise Vernet l’a appelé pour qu’il sorte un ouvrage parlant des relations entre le sport, la télévision et la politique. En 1995, le livre Les Bleus traitait de la naissance de la France Black, Blanc, Beur. Quant à l’ouvrage Le Scandale du sport contaminé, il lui a valu le remerciement de médecins et sportifs. Ensuite, il a été enseignant à l’E.S.J. Et maintenant, il se virtualise. 5, 4, 3, 2, 1, 0 … Lancement d’un site d’informations sur le net. En attendant que la télépathie devienne possible …
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