lundi 15 février 2010

1999-2000

Université Charles-de-Gaulle-Lille III sept., 1999 oct., 2000 Maîtrise Lettres modernes Conte- Arts du spectacle- renouveau du conte-Oral-Nord-Pas-de-Calais

2000

Université Charles-de-Gaulle-Lille III oct., 2000 sept., 2001 Diplôme d'Etudes Approfondies Grade de Mastaire Interculturalité- Conte- Oralité-Néocontage-Littérature de jeunesse- Francophonie- Afrique- Intergénérationnel-Etudes de genres-Structuralisme-Arts du spectacle-

CRDP de Lille, 18 octobre 2003, "Conter sans compter"

de bouche noire à oreilles blanches

Université Charles-de-Gaulle-Lille III oct., 2001 oct., 2005 Doctorat Interculturalité - littérature de jeunesse- genres- intergénérationnel- conte- oral- Afrique- francophonie- pédagogie- psychologie- identité- discrimination

'Le syndrome de stress post-traumatique',in A.I.V.I., "Dialogues n° 2", Paris, 2008, 13p., pp.6-9

Guerre, catastrophe naturelle, attentat,
viol, inceste, tortures : ces événements
traumatisants peuvent causer une
maladie appelée Syndrome de Stress
Post-Sraumatique, ou P.T.S.D. de
l’anglais Post Traumatic Stress Disorder.
Cette maladie mentale montre à quel
point l’esprit et le corps peuvent être
liés. Mais qui peut être touché ? Quels sont les symptômes de la maladie ? Quelles en sont les conséquences ? Comment guérir ?

“Elle se tortillait les doigts comme
si elle allait les casser.”


Le concept du P.T.S.D est né aux Etats-Unis. Les
anciens combattants de la guerre du Vietnam
souff raient, des années après le confl it, de maux
en résultant. Il a été étendu aux descendants de
l’esclavage et de la Shoah ainsi qu’aux rescapés
du Tsunami. Selon l’Association Américaine de
Psychiatrie (A.P.A.), un choc mettant objectivement
en danger la vie d’une personne est à l’origine
de ce trouble. Si la victime est adulte, elle y a
réagi avec horreur et s’est sentie impuissante. Un
enfant pourra également se montrer agité. Un
témoin peut aussi être sujet au P.T.S.D. Suite à la
révélation d’un abus sexuel par une de ses élèves,
une institutrice décrit avec émotion la scène :
“Elle se tortillait les doigts comme si elle allait les
casser”.
La Haute Autorité de Santé (HAS) classe le
P.T.S.D parmi les troubles anxieux. Selon La
Lettre des Cliniques universitaires de saint-Luc
(Bruxelles) de janvier 2005, 10% des victimes
du Tsunami développent un P.T.S.D. Les auteurs
s’accordent à dire que certains sujets sont plus
vulnérables au que d’autres. Dans le rapport
gouvernemental “Violence et santé mentale”
de 2005, Anne Levell recense les facteurs de
vulnérabilité suivants : avoir été victime, être une
femme, manquer d’appui social et d’ des 
éducation,
avoir des prédispositions génétiques et

antécédents psychiatriques (http://www.psy-desir. com/leg/spip.php?article1162). Ainsi un parent victime
d’inceste sera davantage suceptible de développer un
P.T.S.D si son enfant subit une agression sexuelle que
d’autres parents. L’origine de la violence infl ue aussi sur
la probabilité de développement de la maladie. Une
catastrophe naturelle est moins traumatisante qu’une
agression causée par un être humain. Selon le docteur
Darves-Bornoz, cela est encore plus grave lorsque
l’agresseur a un lien aff ectif avec sa victime. Le déni
de la société constitue une circonstance aggravante
supplémentaire. Aussi, le taux de victimes de viol
souff rant de P.T.S.D monte-t-il à 75% selon le docteur
Cottreaux (Sciences Et Avenir). Le docteur Darves-
Bornoz distingue le viol commis par un étranger du viol
incestueux. Une victime sur deux développe le trouble
dans le premier cas et quatre sur cinq dans le second.
Quoi qu’il en soit, en France, le viol est la première cause
de P.T.S.D.
Le P.T.S.D. peut être différé. Dans ce cas, il se manifeste
au moins 6 mois après le choc ; quelquefois des années
plus tard, lorsque la victime sort du déni ou l’agresseur
de prison. 17% de victimes de viol en présentent encore
des symptômes 17 ans après les faits. Selon la H.A.S.,
dans la population générale, le P.S.T.D a une prévalence
sur 12 mois pour 2,2% de la population et sur la vie
entière pour 3,9%. A cause du P.T.S.D., le patient est
handicapé dans tous les domaines de sa vie.


“Un parent victime d’inceste sera 

“Un parent victime d’inceste sera
davantage susceptible de développer
un P.T.S.D si son enfant subit une
agression sexuelle que d’autres
parents.”
Une catastrophe, pour Aline*, membre de A.I.V.I et
victime de P.T.S.D. : “Il y a deux ans, je n’étais plus capable
de travailler. J’oubliais tout ce qu’on me disait. Je ne
pouvais plus me concentrer. Je ne dormais plus la nuit.
Les hallucinations me hantaient...”. Quant à Béatrice*,
elle a été licenciée pour inaptitude. Pour Boris*, ça va
mieux. Quand une voisine le saluait, il sursautait. Cela
amusait les enfants et provoquait le rejet des adultes. Il
se sentait anormal. Depuis qu’il a posé un diagnostic, sa
fi gure s’est détendue, ses yeux se sont ouverts... il n’est
pas fou ! Charles*, 5 ans, est réveillé par un cri. “C’est rien,
c’est maman. Elle a juste fait un cauchemar. – Ce sont
les enfants qui font les cauchemars, pas les grands !”.
Le petit a raison. Selon le professeur Billiard, moins
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de 1% de la population adulte souff re de terreurs
nocturnes (Le Sommeil, 2002, Ed. Le Cavalier Bleu).
Ce taux coïncide avec celui de la prévalence du P.T.S.D
au sein de la population. Les cauchemars répétitifs
sont un symptôme de P.T.S.D. Le DSM-IV (version
2003)distingue les cauchemars des terreurs nocturnes.
La terreur nocturne se caractérise par des réveils
dans un état de confusion et de terreur, non liée à un
rêve. Chez l’adulte, elles surviennent entre 20 et 30
ans et deviennent chroniques sans traitement. Les
cauchemars sont liés à des rêves. 3% des jeunes adultes
déclarent en faire de façon régulière. Les adultes plus
âgés en feraient occasionnellement. Mélanie*, victime
d’inceste, ne supporte pas la présence systématique de
son conjoint dans son lit. Son mari ne peut pas dormir
à cause de son agitation. Ce couple peut choisr de faire
chambre à part tant que les problèmes de sommeil
durent (Vidal psy, 2004, 556p., p.86). Dorothée*
n’utilise plus une grande marque de shampoing. Son
odeur lui rappelle la salle de bains où son père prenait
plaisir à la regarder. La toute première nuit d’amour
d’Estelle* provoque une soudaine poussée d’ezcéma.

Son médecin l’adresse en psychiatrie mais elle reste
incapable de se souvenir du viol de son enfance.
François*, victime d’un pédophile étranger et vivant
dans une famille au climat incestuel est un adolescent
robuste. Il esr la risée de ses camarades. Ils lui montrent
des photos de charme, il tourne de l’oeil. Il souhaite une
dispense des cours d’éducation sexuelle ressassant sans
cesse son viol. Incapable de se concentrer se confi er
au psychologue ne lui suffi t pas et parle tout seul en
classe. Il suscite la peur. Son irritabilité est à l’origine de
colères terribles. Ceci est tout à fait normal en raison de
son vécu et de la sélection naturelle. Les êtres vivants
capables de réagir aux agressions en se défendant
immédiatement ont survécu. Le problème, c’est lorsque
ce comportement perdure alors qu’il n’y a plus de
danger. C’est le cas de François. Les autres espèces qui
ont prospéré sont celles qui ont fui leurs agresseurs.
Qu’une victime d’inceste soit en rupture familiale est
donc une réponse adaptée à la situation. L’évitement
de tout ce qui peut rappeler l’événement traumatisant

– personne, lieux, pensées...– relève du P.T.S.D.
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Si ces symptômes durent plus d’un mois, il peut s’agir
d’un P.T.S.D. Pour se faire une première idée, il est possible
de réaliser un test sur le site http://panicdisorder.about.
com/od/ptsdbasics/a/traumaquiz.htm. Si le test est
positif, il est conseillé de consulter un spécialiste. Ce
dernier prescrira des examens cliniques. En cas de
P.T.S.D., le cerveau est sous-oxygéné et la thyroïde
suractivée. Un encéphalogramme et un examen de la
thyroïde permettent d’aider au diagnostic.
“Une reconnaissance totale du crime,
aux niveaux civil et pénal, optimise les
chances de régression du P.T.S.D..”
Sur le plan juridique, le diagnostic de P.T.S.D associé
à une reconnaissance d’inceste ouvre droit à
indemnisation si un lien de causalité est établi. L’avocat
de la victime la réclame lors de la constitution de
partie civile dans le cadre d’une procédure pénale.
En cas de prescription pénale, l’aggresseur peut être
poursuivi au civil dès que le P.T.S.D se déclare. Au civil,
la charge de de la preuve revient au demandeur tandis
qu’au pénal, elle revient au défendeur. Du point de vue
judiciaire, et dans la mesure du possible, la victime a
tout intérêt à porter plainte. Sur le plan thérapeutique,
c’est plus complexe. Une assignation civile évite à la
victime d’être confrontée à son aggresseur, situation
qui peut provoquer l’aggravation du P.T.S.D. Mais une
reconnaissance totale du crime, aux niveaux civil et
pénal, optimise les chances de régression du P.T.S.D.
Le P.T.S.D peut générer des maladies du système
immunitaire et des troubles cardiovasculaires. La veuve
de Gérard* raconte : “Il n’a jamais eu de problèmes de santé.

Il était en pleine forme. Il venait juste de prendre sa
retraite, il sortait de l’eau, on croyait qu’il faisait le c.., il
faisait une crise cardiaque, il est mort.”Il est probable
que le l’activité professionnelle de Gérard lui off rait
un dérivatif. La retraite a pû entraîner l’apparition
d’un P.T.S.D diff éré aux conséquences mortelles. Il
augmente le risque de maladies opportunistes chez
les patients atteints du sida. Les patients atteints de
P.T.S.D peuvent présenter également davantage de
troubles gastro-instestinaux, musculo-squelettiques
et dermatologiques, une insuffi sance auriculaire, des
douleurs et céphalées. (http://infodoc.inserm.fr). Le
P.T.S.D peut entraîner une infertilité indépendante des
troubles sexuels que peuvent rencontrer les victimes
d’inceste. Il peut dégénérer en trouble panique.
“Chez les adultes ayant été victimes
d’inceste ... leur capacité à raisonner
est déconnectée de leurs émotions.”
Quand les évitements phobiques se multiplient, une
vie normale devient impossible, 25% des personnes
souff rant de P.T.S.D développent une dépression. 50% se
réfugient dans les drogues, l’alcool ou les médicaments.
Selon les docteurs québécois, Guay et Marchand, les
victimes de P.T.S.D présentent trois fois plus d’idées
suicidaires que la population générale (http://www.psydesir.
com). Le P.T.S.D dit aigu causé par un agent naturel,
disparaît en trois mois. En cas d’inceste notamment, si il
perdure au-delà de douze mois il peut devenir chronique.
On parle de P.T.S.D partiel lorsque les symptômes sont
insuffi sants en intensité et en fréquence mais qu’ils sont
chroniques (Levell). Une prise en charge immédiate,
post-immédiate et sur le long terme s’impose. La société
a tout intérêt à ne pas négliger les soins à apporter
aux victimes souff rant de P.T.S.D. Selon Archer, l’enfant
victime d’inceste a vécu un sentiment d’impuissance
totale lors de son aggression. Devenu adulte, il peut
préférer passer à l’acte aggressif plutôt que de vivre
éternellement l’angoisse de la victime impuissante. Pour
éviter la répétition transgénérationnelle, il convient
l’alexithymie, incapacité à verbaliser ses émotions. Chez
les adultes ayant été victimes d’inceste, l’hippocampe
gauche du cerveau est diminué de 17%. Leur cerveau
droit est coupé de leur cerveau gauche, leur capacité
à raisonner est déconnectée de leurs émotions ce qui
peut générer des comportements violents.
”Depuis une thérapie E.M.D.R , mes
symptômes ont diminué à 70%.”
Apprendre à gérer ses émotions, à surmonter ses
peurs et à communiquer avec autrui doit également
faire partie de la prise en charge. Selon la Fédération
Française de Psychiatrie (F.F.P.), les T.C.C (Thérapies
comportementales) sont effi caces dès que le patient est
prêt à aff ronter ses souvenirs. Les médicaments de type
I.R.S. (Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine) sont
effi caces après une certaine durée. Les anxiolytiques
procurent un soulagement immédiat mais, en raison du
risque d’accoutumance et de trouble de la mémoire qu’ils
comportent, sont à limiter. Si l’E.M.D.R reste controversée,
elle a apporté un vrai soulagement à Jasmine* : “Depuis
une thérapie E.M.D.R, mes symptômes ont diminué
à 70%.”. Selon Darves-Bornoz, les patients atteints de
P.T.S.D. sont sensibles à l’hypnose.
Les médecins disposent des moyens pour soigner les
adultes mais manquent d’informations leur permettant
d’aider les patients enfants. Des travaux de recherche
dans ce domaine seraient les bienvenus car c’est à cet
âge que les séquelles du P.T.S.D s’avèrent réversibles.
Pour une régression du P.T.S.D., les mentalités doivent
progresser. Certains aspects thérapeutiques ne relèvent
pas du secteur médical. Le déni rencontré par les
victimes d’inceste et la prescription les réduisant à
jamais au silence déclenchent des P.T.S.D. RR.
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donc d’entreprendre une thérapie
psychodynamique permettant à
l’individu de penser les situations
de crise et d’y faire face. Selon
Beaurepaire (Biologie des stress
traumatiques, accès au langage
et dangerosité), les patients
souff rant de P.T.S.D sont sujets à